Dans les communes dites rurales, comme dans de nombreuses régions françaises et dans de nombreux secteurs d’activité, le personnel, qualifié et non-qualifié, manque cruellement, engendrant des conséquences sur l’activité commerciale et l’organisation du travail.
À ce sujet, plusieurs commerçants de Saint-Vaast-la-Hougue (Manche) se sont réunis autour de Christelle Alix, de la boulangerie Gibon et présidente de l’Association des commerçants saint-vaastais (ACOPA), pour alerter sur la situation et exprimer leur mécontentement.
Elle semble bien loin, l’époque où nous recevions chaque semaine des CV spontanés. Aujourd’hui, le chômage fait toujours parler par son nombre de chômeurs, mais nous ici à Saint-Vaast-la-Hougue, nous nous demandons où sont ces chômeurs, lorsque nous constatons que toutes les offres d’emploi que nous passons restent sans réponse ! »
Trop loin de la ville !
Christelle Alix, qui est notamment à la recherche d’un boulanger et d’un pâtissier en CDI, se désole :
Nous avons beau publier des offres d’emploi dans les journaux locaux et sur les réseaux sociaux, c’est une catastrophe, personne ne se présente. Je ne sais plus quoi faire, j’en ai ras le bol ! Quand nous appelons Pôle Emploi, on nous répond que la main-d’œuvre formée se trouve sur Cherbourg et que Saint-Vaast-la-Hougue est trop éloigné, occasionnant des frais de route trop importants. Idem pour le logement qui représenterait un budget trop important pour se loger sur place ».
Énormes difficultés pour la restauration
Mais il n’y a pas que le secteur de la boulangerie qui est touché par cette pénurie de main-d’œuvre. D’après la présidente de l’Acopa, la restauration est également très impactée. Au Chasse-Marée, Aude Chobert déplore aussi cette situation.
À la fin du mois de septembre, nous ne serons plus que deux : moi en salle et un cuisinier. Cela fait un mois que j’ai passé une petite annonce mais à ce jour je n’ai eu aucune candidature. Devant cette situation, j’envisage de passer en cuisine et de trouver quelqu’un pour faire le service »
Au Débarcadère, c’est le temps du service qui a été réduit, passant de 23 h à 22 h. Karine Aubaud, depuis le départ de ses saisonniers étudiants, s’interroge sur la façon dont son établissement va tourner :
Nous recherchons un cuisinier et du monde en salle mais nous n’avons pas de candidature. Avec une saison touristique qui va jusqu’à la Toussaint ! »
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Obligés de fermer !
Au Détour, le propriétaire a dû se résoudre à fermer son restaurant deux jours par semaine en pleine saison de juillet et août.
Ce n’est pas ce qui était prévu au départ, mais je n’ai pas eu le choix ! »
À La Bisquine, « on refuse du monde pour alléger les services, pour ne pas épuiser les équipes. Mais cela crée des tensions. »
Certains clients nous reprochent même de ne pas vouloir travailler. Pour notre part, nous recherchons une personne en cuisine, une en salle et un plongeur. »
Une maison des saisonniers comme solution ?
En guise de conclusion, certains commerçants suggèrent la création d’une maison des saisonniers à Saint-Vaast-la-Hougue.
Cela pourrait permettre aux saisonniers de se loger à un prix raisonnable car ici sur la côte, les locations sont très élevées. Ce serait peut-être une solution pour que de futurs employés viennent travailler à Saint-Vaast. »
De notre correspondante Karine LEGRAND
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