Économie

Coronavirus : les sombres prévisions du FMI

Le chômage poursuit son envolée aux États-Unis. 6,6 millions de nouvelles demandes d’allocations chômage ont été déposées la semaine dernière, selon les statistiques publiées ce jeudi 9 avril.

En seulement trois semaines, près de 17 millions de nouvelles inscriptions aux allocations chômage ont été effectuées aux États-Unis, soit plus de 10% de la population active américaine. Il y a moins de deux mois, en février, le chômage était à 3,5% dans le pays.

L’économie américaine n’est pas la seule à souffrir de cette situation inédite provoquée par le coronavirus. Quelques heures avant la publication de ces statistiques américaines, le Fonds monétaire international (FMI) dévoilait son pronostic pour l’économie mondiale.

Le FMI anticipe « les pires conséquences économiques depuis la Grande Dépression » de 1929. « La croissance mondiale va devenir fortement négative en 2020 », a déclaré Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, sans avancer de chiffres.

« Il y a tout juste trois mois, nous nous attendions à une croissance du revenu par habitant pour 160 de nos pays membres en 2020. Aujourd’hui, […] nous projetons que plus de 170 pays vont expérimenter une contraction du revenu par habitant », a affirmé Kristalina Georgieva lors de son discours prononcé en amont des réunions de printemps qui se tiendront en mode virtuel, par vidéoconférence, la semaine prochaine, dont les propos sont rapportés par l’agence AFP.

En l’absence de visibilité concernant la fin de la crise sanitaire actuelle, les pays sont confrontés « à une incertitude extraordinaire sur la profondeur et la durée de cette crise », a-t-elle insisté. En conséquence, le Fonds anticipe au mieux une « reprise partielle » en 2021 à condition que la pandémie s’estompe au second semestre de cette année et que les mesures de confinement puissent être levées pour permettre une réouverture des commerces, des restaurants, une reprise du tourisme et de la consommation.

Les pays à faibles revenus ou émergents en Afrique, en Amérique latine et en Asie « sont à hauts risques », a en outre poursuivi Kristalina Georgieva. Au cours des deux derniers mois, les sorties de capitaux depuis les économies émergentes se sont élevées à quelque 100 milliards de dollars, soit plus du triple que pour la période équivalente de la crise financière de 2008.

Le FMI s’est dit prêt à intervenir, affirmant qu’il dispose d’une capacité de prêts de 1000 milliards de dollars. Son comité directeur vient par ailleurs d’approuver le doublement de sa ligne de financement d’urgence, à 100 milliards de dollars. De quoi répondre aux 90 pays qui ont déjà sollicité des aides financières.

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