Michael Sheen, de «Masters of Sex»: «La télévision offre une complexité supérieure au cinéma»
INTERVIEW•L'acteur britannique, qui incarne l'un des pionniers de la révolution sexuelle, apprécie son expérience au petit écran...
Philippe Berry
La saison 2 de «Masters of Sex» est actuellement en cours de diffusion aux Etats-Unis et sur OCS City, chaque lundi. Avec la surprenante Lizzy Caplan, nominée aux Emmy Awards, l'acteur britannique Michael Sheen porte la série sur ses épaules. Entretien.
Quel arc principal suit votre personnage, William Masters, pour cette saison 2?
Il doit s'adapter. Il ne contrôle plus son environnement, à la maison et à l'hôpital, il n'est plus le mâle dominant. Il doit faire son introspection, et choisir d'ignorer certaines choses qui le mettent mal à l'aise ou au contraire accepter de s'ouvrir au changement, notamment du côté de ses sentiments.
Au début de la saison 1, il n'était pas très aimable. Est-il en train de devenir plus humain?
C'est simplificateur de dire qu'un personnage doit obligatoirement être ''sympathique''. L'humain est complexe. Si tout le monde avait une loupe sur sa vie, sur ses pensées et ses désirs, je ne suis pas sûr que beaucoup de personnes seraient considérées comme des gens bien. Masters évolue dans une zone de gris. Cela met parfois le spectateur mal à l'aise mais pour un acteur, c'est un rôle fantastique à interpréter.
La saison 2 prend-elle davantage de libertés avec l'histoire bien documentée de la vie de Masters et Johnson?
C'est la même approche que pour la saison 1. On suit de près les événements rapportés dans le livre, qui est en quelque sorte les mémoires de Virginia Johnson. Mais les scénaristes prennent des libertés dramatiques, notamment avec des personnages secondaires inventés.
Masters et Johnson finiront par se marier 15 ans plus tard. Le savoir a-t-il un impact sur votre jeu?
Certains acteurs préfèrent ne pas connaître la suite des événements, ce qui n'est pas possible dans notre cas. J'apprécie d'avoir une vue globale, de tout savoir sur le personnage et ses motivations. Cela permet de mieux retranscrire la subtilité de sa relation avec Johnson (incarnée par Lizzy Caplan, ndr).
Vous venez surtout du cinéma et du théâtre, appréciez-vous cette expérience télévisée?
Absolument. La télévision, surtout sur le câble, offre une complexité supérieure à celle du cinéma. Sur plusieurs saisons, vous avez le temps de vraiment explorer les personnages et surtout leurs motivations.
